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En 1929 est publié l’essai de Virginia Woolf A Room of One’s Own, dans lequel elle souligne la nécessité qu’une femme possède une chambre à soi pour « écrire une œuvre de fiction » dans une société où la femme est exclue des lieux du savoir, du pouvoir et même de la simple liberté de marcher sur le tendre gazon de l’université.

En 1962, Ed Roberts, étudiant en droit à Berkeley, refuse la chambre d’hôpital qui lui avait été attribuée en raison de son handicap, et revendique pour sa part un lieu à soi comme pour les autres étudiants du campus universitaire. C’est ainsi que débuta l’Independent Living Movement et le mouvement international pour le droit des personnes handicapées. 

Les situations de handicap sont doublement paradigmatiques de ce rapport politique du corps à l’espace privé. 

En effet, en concordance avec le modèle social du handicap, ce n’est plus la déficience qui crée le handicap mais c’est bien l’environnement qui stigmatise, amplifie voire crée les situations de handicap. Le lieu où l’on habite que ce soit le domicile privé ou un habitat collectif comme une institution est en première ligne. 

Pour autant les personnes handicapées ont peu ou prou la possibilité de décider pour elles-mêmes et par elles-mêmes du choix du lieu dans lesquelles elles vivent leur intimité. 

Ce lieu de l’intime, du personnel, de l’historique est pourtant essentiel à la construction du sentiment d’identité et du sentiment de sécurité de tout être humain. Il est l’espace où se déploient les liens avec les proches. Il permet la création d’une enveloppe psychique et d’un espace psychique dans lequel se développent des liens émotionnels vivants.

L’architecture peut respecter cet espace psychique, favoriser sa construction ou au contraire empêcher la création harmonieuse de cette enveloppe. L’espace psychique intime sera alors un lieu d’insécurité, l’identité sera menacée par des expériences potentiellement effractives.

L’habitat, la maison, la chambre portent les traces du handicap. Celles des aides techniques et des aménagements nécessaires mais aussi celles de la circulation réelle, symbolique et imaginaire. Des espaces sont permis, d’autres interdits, d’autres enfin surinvestis ou saturés de signes. 

Comment la personne en situation de handicap se représente-t-elle et investit-elle cet espace ? Quelles sont les conséquences de ces traces pour ceux qui vivent avec la personne handicapée, parents, conjoints, fratrie, amis ? 

L’espace vital peut devenir aussi un lieu de passage des professionnels du soin et de l’accompagnement (auxiliaires de vie, infirmiers, rééducateurs …).

Pour les professionnels, les interventions à domicile sont délicates. L’entrée dans un domicile ne va pas de soi. Elle suppose un positionnement éthique des intervenants autour des questions relatives au respect des personnes, de l’espace privé, de la confidentialité. Qu’en est-il aussi dans les institutions ? 

Les nouvelles formes d’habitat collectif remettent en cause les frontières entre domicile et institution. 

Ces questions sont déterminantes quant au bien-être des personnes, mais aussi quant aux conditions d’émergence de toute initiative personnelle, de déploiement de toute créativité. Elles concernent la prise en compte inconditionnelle de la vie subjective des personnes, quels que soient leur handicap et leur situation.

Avec le soutien

Partenaires

Organisateurs

Comité d’organisation

  • Marco Araneda, MCF (CRPMS) Université́ Paris Diderot
  • Pierre Ancet, Professeur, philosophe, Université de Bourgogne – Dijon
  • Steve Bellevergue, ATER(CRFDP), Université́ Rouen Normandie
  • Anne BoisseL, MCF- HDR (CRFDP) Université́ Rouen Normandie
  • Sophie Boursange
  • Albert Ciccone, professeur (CRPPC) Université́ Lyon 2
  • Clémence Dayan, MCF (CLIPSYD) Université Paris-Nanterre
  • Caroline Demeule
  • Marcela Gargiulo, professeur (PCPP) Université́ Paris
  • Tamara Gennoun
  • Annie Hourcade, Professeure (ERIAC), Université́ Rouen Normandie
  • Simone Korff-Sausse, MCF (CRPMS) Université́ Paris
  • Sylvain Missonnier, professeur (PCPP) Université́ Paris

Intervenants

  • Pierre Ancet, professeur de philosophie (LIR3S) Université de Bourgogne
  • Marco Araneda, MCF en psychologie (CRPMS) Université Paris-Cité
  • Anne Boissel, MCF HDR en psychologie (CRFDP) Université Rouen-Normandie
  • Marion Chottin, chargée de recherche en philosophie, CNRS IHRIM, ENS Lyon
  • Albert Ciccone, professeur de psychologie (CRPPC) , psychanalyste Université Lyon 2
  • Clémence Dayan, MCF en psychologie (CLIPSYD) Université Paris-Cité
  • Caroline Demeule, docteure en psychologie clinique, psychologue, Paris
  • Daniel Derivois, professeur de psychologie (Psy-DREPI) Université de Bourgogne
  • Marcela Gargiulo, professeur de psychologie (PCPP) Université Paris-Cité
  • Valentine Gourinat, Post-doctorante en anthropologie (S2HEP) Université Lyon 1
  • Johan de Groef, philosophe, psychanalyste, pédagogue, Louvain (Belgique)
  • Héloïse Haliday, MCF en psychologie (Psy-DREPI) Université de Bourgogne
  • Romuald Jean-Dit-Pannel, MCF en psychologie, Laboratoire de psychologie Université de Franche-Comté
  • Simone Korff-Sausse, MCF en psychologie, psychanalyste Université Paris-Cité
  • Alexandra Laurent, Professeur de psychologie (Psy-DREPI) Université de Bourgogne
  • Baptiste Lignier, MCF en psychologie (Psy-DREPI) Université de Bourgogne
  • Sylvain Missonnier, professeur de psychologie (PCPP), psychanalyste Université Paris-Cité
  • Danielle Moyse, agrégée et docteure en philosophie membre associée de l’IRIS, EHESS
  • Marjorie Roques, professeur de psychologie (Psy-DREPI) Université de Bourgogne
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